Park So Mee || D o n e

C'est comme... Si j'avais été fait sur mesure. Vous voyez, j'ai la taille qu'il faut. Ou presque. Je ne suis pas super grand en fait, mais ça passe très bien. De toute façon, être trop grand, c'est vraiment moche. Oh ! Vous pouvez croire que je suis jaloux parce qu'en fait je ne suis pas aussi grand et parfait que je le prétend, mais c'est faux, j'aime ma taille. Je n'ai pas non plus une quantité de muscle incroyable, sous mes vêtements, ce ne serait pas très beau. Mais cela ne veut pas dire que je suis faible, au contraire. Je me défends si bien que même une grosse brute américaine ne pourrait me mettre à terre. Mais je ne me bats pas de toute façon. Alors oui, en effet, j'ai un gabarit très peu enviable mais comme cela ne m'atteint pas ! Je reste tout de même fait sur mesure, comme si j'étais voué à être d'une rafinité impalpable.

Regardez mes cheveux, plutôt longs, mais d'une finesse et d'un roux enviable, n'est-ce-pas ? Vous n'en aurez jamais vu de si fin et de si doux. Cela dit, je ne nierai pas que le matin, ils sont d'un fouillis magistral. Selon ma grande soeur, je ressemble à un hérisson au réveil. C'est vrai que c'est mignon ces petites bêtes mais je ne tiens pas forcément à être mignon quoi ...

Mon visage quant à lui est doté de traits fort harmonieux qui me donne un certain air de je m'en-foutisme qui reflète bien ma personnalité. Une touche de délicatesse et de virilité également. Non ? Si. Jamais on ne m'a considérer comme une petite fille, même tout jeune je vous en assure. Certes, j'ai un visage jeune, mais masculin. Au diable ceux qui prétendent du contraire.

Quant à mes vêtements, ils sont... particuliers. Non, je ne m'habille pas de façon originale, mais je reste tape-à-l'oeil tant mes vêtements semblent toujours être accordés à la perfection, comme une poupée de porcelaine où tous les détails auraient été pensés. Merci pour les sous, papa, maman. Avec ce physique, on me prend fréquemment pour un aristocrate. Eh bien tant mieux ! Courrez tous après mon argent, je me ferai un plaisir de briser chacun de vos coeurs un à un.

Je pourrais bien dire que je suis fort simple. Quel grossier mensonge ! Je suis compliqué. Tout d'abord, je suis d'un calme silencieux qui peut se montrer fort agaçant. Je déteste parler. Je déteste adresser la parole aux gens. J'ai toujours un calepin sur moi, au cas ou. On me prend donc pour un muet. Je suis un faux muet. Je suis un faux muet si faux que je parle quand j'en ai envie. Rarement toutefois. Il faut le mériter ou me chercher. Sinon, pfeuh ! personne n'aura un mot de moi. On pourrait me croire prétentieux. Faux. Je ne m'estime pas plus qu'un autre. Je sais ce que je vaux, sans plus. Si votre plaisir est d'y croire, jamais je ne ferai quoi que ce soit pour vous faire croire à autre chose parce qu'en fait, je m'en fou. Voilà un trait fort puissant de ma personnalité; je m'en fou. Je me fou de tout ou presque. Pas du monde, pas de ceux que j'aime. J'adore ma soeur, ma mère, mon père. Mes amis ? Je n'en ai pas. Pas vraiment... J'ai beaucoup de connaissances, quelques admiratrices aussi, qui sait ? Mais aucun réel ami. Je n'en veux pas. Les filles m'agacent car leur amitié n'est que subterfuge et je crains les garçons pour je ne sais quelle raison. Je préfère renier le monde. D'ailleurs, pourquoi ne pas tout détruire ? On en serait que mieux.

Rapidement comme ça, on pourrait croire que je déteste la vie et que j'en veux au monde entier. Faux. Je suis réservé, antipathique, introvertie. Je ne me suis jamais ouverte et ne m'ouvrirai jamais. Je ne suis pas un livre ! Je suis pas non plus méchant, et encore moins violent. Je me contente de vivre ma vie comme elle vient. Seul je suis bien. J'aime ma famille et leur amour me suffit. Du moins, c'est ce dont j'essaie de me convaincre. Et vous savez quoi ? c'est un franc succès ! Je dois sembler inaprochable et je le suis, cela explique pourquoi je rebute tout le monde après un simple regard pourtant doté d'une innocence incommensurable. Certains, mais surtout certaines, se disent probablement que cela fait partie de mon charme. Faux ! Je ne suis pas charmant, quiconque oserait un jour apprendre à mieux me connaitre fuirait devant ma personnalité drabe et ennuyante. Comment sympathiser avec un faux-muet, réservé qui ne s'ouvre à personne ? On ne sympathise pas, tout simplement.

Je reste tout de même humain. Un peu trop à mon goût parfois. J'ai une forte attirance pour ce qui ne devrait pas m'attirer. Je tente de contrôler ces émotions qui m'échappent et me guide dans une gueule de loup mais mon coeur a lui aussi un sacré caractère quand il le veut. Je dois donc faire preuve d'une constante hypocrisie. Je méprise tout ce que mon coeur me fait aimer malgré moi. Je veux avoir le contrôle sur tout, tout ce qui me concerne. Et j'y parviendrai.

J'aime ce qui est raffiné. Je n'y peux rien, je suis né dans ce mode vie. Cela dit, j'adore ce que je ne connaîs pas, que ce soit sophistiqué ou non. Je peux parfois me montrer difficile dans mes préférences, ayant des critères plutôt durs à atteindre mais je n'en deviens pas pour autant arrogant et prétentieux. J'aime être chouchouter, et déteste presque rendre aux autres les mêmes attentions que celles auxquelles j'ai droit. J'ai un faible pour tout ce qui a un côté marginal, ou comme dirait ma famille, ce qui n'est « pas propre ». Ce genre de choses m'attire comme un aimant, malgré moi et je voudrais détruire ces choses. Autrement, mes goûts restent superficiels, des trucs sans importances auxquelles je n'accorde qu'une fausse attention pour avoir l'air d'un enfant normal. Il n'est point nécessaire de vous cacher à quel point mes parents s'inquiète pour moi et pour mes attitudes. Je n'en ai que trop rien à faire, tant que je peux rester près d'eux, sinon, je me ferai avaler par le monde. Et qui viendra me sauver ?

Mon DoppelGanger n'a rien de bien extraordinaire. Parfois sous forme de masse noire indiscernable et translucide, il peut ensuite prendre une forme consistante qui se trouve à être un parfait sosie de moi mais d'une obscurité qui peut s'avérer presque effrayante. Toujours la tête basse et le regard rivé vers le sol, on ne peut voir son visage qui, de toute façon, est identique au mien. Il ne touche jamais sol, ne se trouvant toutefois qu'à quelques millimètres près de celui-ci. Jamais je ne l'ai entendu parler. Si un jour il vous ai donné de le rencontrer, méfiez-vous. Mon DoppelGanger s'amourache facilement de n'importe qui ou presque ce qui me cause plus d'ennuis qu'autre chose... Je le déteste. Je le déteste et aimerait le détruire comme tout le reste.